Observatoire ERGOCALL | ÉDITION n°1 | MAI 2020

12,5 MILLIONS DE SENIORS POTENTIELLEMENT EN DANGER À DOMICILE ?

Depuis le début de la crise Covid-19, l’attention est légitimement portée sur le système hospitalier et la situation des personnes âgées en EHPAD, pourtant 94,5% des seniors vivent à leur domicile où ils ne sont pas protégés pour autant. C’est « l’effet iceberg » qu’illustre l’observatoire ERGOCALL, plateforme nationale dédiée à la protection des seniors isolés à domicile.

Réalisé auprès de 2 000 personnes âgées de 65 ans et plus, l’Observatoire ERGOCALL révèle que 41% de ces seniors n’ont reçu aucune visite en 2 mois, se retrouvant ainsi isolés de la sphère sociétale. Cependant les risques auxquels ils sont potentiellement confrontés sont bien réels : chutes au sein du domicile (38% ont chuté récemment), non-respect du confinement pour rompre l’isolement et la solitude (68% sortent plusieurs fois par semaine) et dégradation de l’état de santé psychique.

« La pandémie de Covid-19 affecte particulièrement les seniors qui subissent un double impact sanitaire et social. En France, ils représentent 20% de la population, soit 12,5 millions de personnes. Nous savons qu’il y aura plus de décès à domicile demain qu’il n’y en a en EHPAD aujourd’hui. Les politiques de prévention à destination des seniors à domicile seront de fait déterminantes pour l’avenir de notre pays » alerte Alexandre Petit, Président d’ALOGIA Groupe et co-fondateur d’ERGOCALL.

UN CONFINEMENT PARTIEL POUR LES SENIORS À DOMICILE

Si l’on porte beaucoup d’attention à la situation des seniors à l’hôpital et dans les EHPAD depuis le début de l’épidémie de coronavirus, il faut savoir que la majorité d’entre eux est actuellement à domicile avec une définition du confinement souvent floue.

Selon l’Observatoire ERGOCALL, 75% disent respecter les consignes de confinement. Pourtant ils sont 68% à sortir plusieurs fois par semaine, notamment pour faire leurs courses (55%) mais aussi pour se changer les idées et sortir de l’enfermement (13%).

Une situation qui peut s’expliquer par le fait que 85% des personnes âgées interrogées vivent seules, 50% reçoivent moins de visites qu’avant le confinement et 41% ne voient plus personne.

« La notion de confinement semble floue pour les populations les plus âgées : on se demande si les sorties de premières nécessités ne recouvrent pas en réalité un besoin de relation sociale. Cela met en lumière le problème de l’isoslement pendant le confinement », explique le Dr Pierre Bismuth – Médecin généraliste et Médecin expert.

UN ISOLEMENT ENCORE PLUS GRAND

Habitués à recevoir de la famille ou des professionnels soignants, ils sont aujourd’hui encore plus isolés : 56% n’ont pas d’aide de professionnels à domicile et 34% ont vu leurs interventions diminuées ou supprimées. Ce confinement met à mal leur moral : 56% des seniors se disent angoissés et redoutent son prolongement.

« D’une part, on observe une dimension anxiogène très présente : les personnes âgées ont peur de contracter le virus et d’en mourir. D’autre part, on constate un effet dépressogène dû au prolongement de la durée de confinement : la perspective de revoir leurs proches, de sortir à nouveau et de retrouver une vie normale s’est évaporée. Le confinement aura des impacts psychiques majeurs et durables », déplore le Dr Jeoffrey Carpentier, psychiatre spécialisé dans l’expertise des troubles post-traumatiques.

LE DOMICILE LIEU DE TOUS LES RISQUES

Le domicile est un terrain familier et de confiance pour les seniors : 93% des personnes appelées ne se sentent pas en danger dans leur logement. Pourtant, entre difficultés physiques et solitude entraînant une baisse des capacités cognitives, le risque de chutes et d’accidents domestiques est considérablement aggravé.

« La chute est une des premières portes d’entrée dans la dépendance. Risque important entrainant une dégradation phénoménale, c’est la première cause de mortalité chez les seniors. Isolés, ils y sont particulièrement exposés, et ce d’autant plus que la solitude engendre une baisse des capacités cognitives, seconde porte d’entrée dans la dépendance », précise le Dr Jérôme Marty, Médecin gériatre et Président du syndicat de l’Union française pour une Médecine Libre.

Le domicile alors perçu comme sécurisé devient le lieu de tous les dangers. Une situation qui à court et moyen terme pourrait mobiliser massivement le système de santé, déjà épuisé.

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